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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Arnault, Pouyanné, Pfizer… Pour les grands patrons, c’est «plutôt Trump que l’Union européenne»

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Pendant que 32 industriels du médicament menaçaient Ursula von der Leyen de délocaliser leur activité aux Etats-Unis, les PDG de LVMH et Total vantaient ces derniers jours le modèle trumpien plutôt que la régulation européenne. Une nouvelle leçon de l’irresponsabilité publique des patrons.
Bernard Arnault lors de la présentation des résultats 2024 de LVMH, à Paris le 17 avril 2025. (Thibaud Moritz/AFP)
publié le 21 avril 2025 à 13h28

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Après le «Plutôt Hitler que le Front populaire» du Comité des forges de la fin des années 1930, voilà le «Plutôt Trump que l’Union européenne» de certains des principaux patrons français et européens. Le 15 avril dernier, 32 d’entre eux, issus de l’industrie pharmaceutique française ou basée en France (dont Pfizer, AstraZeneca, Sanofi, Ipsen, Servier) ont écrit une lettre de quasi-menace à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Par cette missive, ces dirigeants, dont les entreprises ont pourtant prospéré depuis des décennies grâce au système social français très développé et pour une bonne part public, se sont conduits comme de véritables caïds mafieux.

En effet, ils ont tout simplement menacé d’arrêter d’investir sur le Vieux Continent et d’émigrer en Amérique. En clair, ces patrons gavés demandent aux gouvernements de l’Union de s’aplatir devant la logique de l’Amérique trumpienne… Selon eux, pour faire face aux «tarifs» imposés par Trump, il faut tout simplement déréguler. Par exemple, re