La «mémoire» d’Aboubakar Cissé saluée à l’Assemblée. La présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet, a fait observer ce mardi 29 avril une minute de silence dans l’hémicycle, en mémoire du jeune homme tué vendredi dans une mosquée du Gard de plusieurs dizaines de coups de couteau. Le suspect de l’assassinat s’était rendu à la police en Italie dimanche soir.

«A sa famille, à ses proches, je veux adresser en notre nom à tous nos condoléances les plus attristées. A l’ensemble de nos compatriotes musulmans, je veux exprimer notre solidarité», a déclaré Yaël Braun-Pivet en ouvrant la séance hebdomadaire des Questions au gouvernement. Elle a également appelé à «rejeter toute instrumentalisation politique de ce drame», après une passe d’armes avec la gauche dans la matinée sur la tenue de cette minute de silence.

«Nous ne laisserons pas faire les destructeurs, ceux qui veulent dissoudre le monde dans lequel nous vivons», a de son côté dit François Bayrou. «Nous avons le devoir de construire quelque chose qui nous réunit, qui nous fait grandir et qui nous fait nous comprendre, aussi différents que nous soyons, a-t-il ajouté. Pas à pas et jour après jour, nous défendrons notre devoir de vivre ensemble.»

En début de journée, la gauche s’était insurgée contre l’absence de minute de silence à l’Assemblée à la suite de ce crime symbolisant une montée des actes islamophobes. La France insoumise avait notamment réclamé qu’elle soit observée en ouverture de la séance des questions au gouvernement. Mais le parti de Jean-Luc Mélenchon a assuré avoir essuyé un refus de… Yaël Braun-Pivet. Cette dernière leur aurait expliqué qu’il «n’y a pas de minute de silence pour des cas individuels», a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis). Avant visiblement de changer d’avis dans l’après-midi. Une décision saluée par la famille d’Aboubakar Cissé. «Cette minute de silence est un grand geste pour la mémoire de mon frère», a déclaré son cousin Yoro Cissé.

Dans l’après-midi, après la minute de silence, les différents partis de gauche ont dénoncé à l’unisson dans l’hémicycle l’absence de soutien exprimé par le gouvernement à la famille d’Aboubakar Cissé. Et notamment du ministre de l’Intérieur. «Bruno Retailleau a mis plus de 48 heures à réagir. Lorsqu’il s’est rendu sur place, il n’a pas daigné se rendre ni à la mosquée pour rencontrer les fidèles musulmans […] ni la famille», a accusé la députée écologiste Sabrina Sebaihi, alors que plusieurs leaders de gauche s’étaient réunis autour de membres de la famille d’Aboubakar Cissé dans la matinée.

Mise à jour à 16 h 40 avec la tenue de la minute de silence et les réactions de certains députés.