Quel est le bon niveau de décibel ? Alors que la nouvelle Assemblée se met en route, la gauche s’interroge : faut-il incarner une opposition sans concession, quitte à apparaître comme les artisans du blocage de la France ou être dans le compromis, au risque du procès en «compromission» ? La question a agité la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au moment de la déclaration de politique générale d’Elisabeth Borne. Certains plaidaient pour une motion de censure qui n’avait aucune chance d’aboutir, d’autres déploraient une démarche vaine, qui n’aboutirait à rien d’autre qu’à de l’obstruction. Le projet de loi «pouvoir d’achat», en cours d’examen, montre qu’insoumis, socialistes, écologistes et communistes tâtonnent encore. «Tout le monde se cherche, explique le socialiste Pierre Jouvet. Je n’y vois pas encore suffisamment clair pour avoir une ligne arrêtée. Il faut voir comment réagit l’opinion. Est-ce que les Français redoutent la chienlit ou est-ce qu’ils veulent une opposition franche ?»
Les insoumis, en majorité, misent sur la deuxième hypothèse, qu’ils appuient sur le postulat d’une détestation d’Emmanuel Macron. Au-delà de la situation politique, les coups d’éclat correspondent à leur ligne et à leur style. A 17, lors de la dernière mandature, ils ont fait plus de bruit que tous les au