La commission d’enquête impulsée par les députés Les Républicains sur les liens entre politiques et réseaux terroristes ou islamistes, visant implicitement LFI, a subi un nouveau revers ce mercredi 2 juillet. A peine quelques heures après son élection, sa présidente, la députée socialiste Sophie Pantel, a décidé de démissionner.
La parlementaire a envoyé un courrier à l’administration de l’Assemblée nationale, consulté par l’AFP, pour lui faire part de son choix. «Au regard de la composition du bureau de cette commission d’enquête, le groupe socialiste ne souhaite pas conserver la présidence de celle-ci», a-t-elle expliqué.
Le bureau, instance composée de députés-membres de la commission d’enquête, est chargé d’organiser ses travaux, et débat notamment des personnes à auditionner. Il a également été élu mercredi. Or aucun député issu des quatre groupes de gauche n’a été élu au sein des huit postes en jeu. Il comprend deux députés du Rassemblement national et six du bloc central. La présidence devait revenir à un groupe d’opposition, et Sophie Pantel a été élue face à Aymeric Caron, apparenté LFI.
«Des sommets de pitreries»
A l’issue du vote, Caron avait dénoncé devant la presse un accord entre «le camp macroniste, la droite et l’extrême droite» pour les «exclure de l’instance» qui permet «d’influer sur les choix des personnes qui vont être auditionnées», en vue de faire de la commission un «procès» contre son groupe politique. «Malheureusement, on voit une fois de plus les méthodes dignes des mafieux de LFI : chantage, menace et intimidation. Le PS avait l’occasion de montrer qu’ils sont du bon côté de la République, c’est raté», a réagi le rapporteur de la commission, le député LR Vincent Jeanbrun. «La commission d’enquête Wauquiez atteint des sommets de pitreries inégalés», a réagi sur X la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot après l’annonce de la démission.
Le vote pour désigner le nouveau président de la commission aura lieu le 8 juillet, selon son entourage. La commission d’enquête, demandée par le groupe de Laurent Wauquiez (LR), a été validée mi-juin par l’Assemblée et veut investiguer les liens entre des responsables politiques et des réseaux soutenant «l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste». Laurent Wauquiez était revenu à la charge après un premier échec deux semaines plus tôt, l’Assemblée ayant jugé irrecevable sa première demande qui visait explicitement La France insoumise dans sa proposition de résolution.