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Libération
Hémicycle infernal

Assemblée nationale : après un examen du budget chaotique, des députés s’interrogent sur l’organisation du travail parlementaire

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Plusieurs élus pointent l’impossibilité de se démultiplier entre le travail en commission, celui dans l’hémicycle, et la nécessaire présence en circonscription. Une tension accentuée par l’absence de majorité et un calendrier budgétaire étriqué.
Présentant ses copies budgétaires en Conseil des ministres le 10 octobre, dix jours après la date prévue dans la loi, le gouvernement de Michel Barnier a fait voler en éclat le calendrier législatif. (Xose Bouzas/Hans Lucas)
publié le 14 novembre 2024 à 10h07

C’est une cartouche facile, affectionnée par les bons élèves de l’Assemblée. Le coup consiste à photographier les bancs vides ou dégarnis du camp d’en face et à publier le cliché sur les réseaux. Le but : montrer sa propre présence et son assiduité au moment de l’examen d’un texte, même à une heure où les enfants sont couchés. La ficelle agace. Les vétérans du Palais-Bourbon savent que l’essentiel du travail parlementaire ne se fait pas en séance. Le marathon budgétaire automnal rend également impossible la présence ininterrompue dans l’hémicycle. La pratique «crée des biais populistes», déplore même Constance de Pélichy, députée (Liot) du Loiret : «C’est de la communication facile. Mais c’est hyper impactant. Sur les marchés, les gens vous disent : “Vous n’êtes pas là pour siéger dans l’hémicycle !”»

Novice à l’Assemblée, l’ancienne maire de La Ferté-Saint-Aubin, qui a battu en juillet une sortante RN, Mathilde Paris, découvre les arcanes de la vie parlementaire, ses codes et ses travers. Après un examen du budget chaotique, qui a vu la pre