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Hémicycle

Assemblée nationale : Aurélie Trouvé (LFI) devient présidente de la commission des Affaires économiques sur fond de dissensions entre macronie et LR

La députée insoumise a été élue en interne ce mercredi 9 octobre alors qu’il était plutôt attendu que le poste reste aux mains du camp présidentiel. Le résultat d’un désaccord entre droite et macronistes.
Aurelie Trouvé à l'Assemblée, le 16 mai 2024. (Magali Cohen/Hans Lucas.AFP)
publié le 9 octobre 2024 à 12h16

Petits meurtres entre (prétendus) amis… Sur fond de désaccord entre la macronie et ses alliés Les Républicains (LR), la gauche a ravi la présidence de l’une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale au camp présidentiel. La députée LFI Aurélie Trouvé a été élue à la tête de la commission des affaires économique ce mercredi 9 octobre. La présidence, laissée vacante par l’entrée au gouvernement d’Antoine Armand, ministre de l’Economie, semblait pourtant pouvoir revenir au député Stéphane Travert (Ensemble pour la République, le nom de Renaissance à l’Assemblée).

Il faut dire que les résultats du troisième tour étaient serrés : l’élue de Seine-Saint-Denis l’a emporté au troisième tour par 27 voix, contre 25 pour Stéphane Travert, selon des sources parlementaires. Le candidat du Rassemblement national, Frédéric Falcon, en a quant à lui réuni 16. «On a maintenu notre candidature. On n’a pas de considération meilleure pour Stéphane Travert que pour Aurélie Trouvé», balaie le député RN Nicolas Meizonnet auprès de Libération.

Ce sont surtout les tensions entre le bloc central et la droite, irritée de ne pas avoir obtenu d’accord pour les deux autres présidences de commissions aussi élues ce mercredi – affaires étrangères et affaires sociales, qui sont en cause. Candidat, Julien Dive (LR) s’est retiré au troisième tour. Les députés de son camp se sont partagés entre des votes blancs, une voix pour Jean-Luc Bourgeaux (apparenté à la Droite républicaine, nouveau nom du groupe LR) et une voix pour Aurélie Trouvé.

Attal et Wauquiez à couteaux tirés

La victoire surprise de la députée LFI a agacé le camp macroniste et la droite, chacun se renvoyant la responsabilité de l’élection. A ses troupes, Gabriel Attal, le patron du groupe EPR, a déploré dans un message interne le «chantage» de Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR. «Aujourd’hui, le groupe de Laurent Wauquiez a fait le choix de favoriser l’élection de l’insoumise Aurélie Trouvé au détriment de notre collègue Stéphane Travert», écrit Attal, se disant «révolté et profondément désolé» pour son collègue battu.

Auprès de Libé, l’entourage de Wauquiez assume, et renvoie le boomerang : «EPR a refusé tout accord. CQFD.» Sur les huit commissions permanentes que compte le Palais-Bourbon, Wauquiez espérait en obtenir deux pour ses troupes. «Nous avons refusé de rentrer dans les pressions et combines d’appareil», a balayé de son côté Attal, dans son message envoyé aux députés EPR. Chez LR, la tactique de Wauquiez fait déjà tiquer. «C’est la stratégie de notre chef. On a suivi les consignes», a lâché Julien Dive dans les couloirs de l’Assemblée, ajoutant que personne chez EPR n’est venu négocier avec lui avant l’élection de Trouvé au troisième tour.

Mise à jour à 12h35 avec de nouveaux éléments.