Le petit couplet a été répété des dizaines de fois depuis le début du procès des assistants fictifs de l’ex-Front national, à l’automne, et continue d’être chanté par les cadres du parti d’extrême droite depuis le délibéré des juges et sa condamnation, lundi. Avec cette affaire, commencée en 2015, la justice chercherait à «mettre à mort financièrement» le Rassemblement national. L’ex-candidate à la présidentielle Marine Le Pen l’a martelé dans les médias, le président du RN, Jordan Bardella, aussi… Et, comme souvent avec eux dans cette affaire, ce n’est pas exact.
Dans ce dossier, qui porte sur des détournements de fonds d’argent public au préjudice du Parlement européen, à hauteur de 4,4 millions d’euros, le Rassemblement national a été condamné lundi à 2 millions d’euros d’amende, dont 1 million ferme. Cette peine est suspendue par l’appel du parti d’extrême droite. Mais, en plus de cette condamnation, la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris a prononcé l’exécution provisoire du remboursement des dommages et intérêts dus au Parlement européen au titre du préjudice financier, soit 3,247 millions d’euros à payer tout de suite.
Analyse
Celle-ci correspond au préjudice évalué par le Parlement européen à 4,4 millions d’euros, moins les