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Libération
Casse sociale

Assurance chômage : Gabriel Attal face aux doutes de sa majorité

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Le Premier ministre, qui souhaite durcir encore le régime d’indemnisation des demandeurs d’emploi, doit convaincre une partie de son camp. L’aile «sociale» de la macronie redoute une réforme comptable et punitive pour les chômeurs.
De gauche à droite : Christophe Béchu, Catherine Vautrin, Bruno Le Maire et Gabriel Attal, à Paris le 12 mars 2024. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 2 avril 2024 à 19h14

De mémoire de député Renaissance habituellement épaté par l’aisance du chef du gouvernement, c’est bien la première fois que Gabriel Attal s’adresse à ses troupes en lisant ses notes. Présent à la réunion du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, ce matin du mardi 2 avril, le Premier ministre devait brosser dans le sens du poil sa majorité, pas unanimement enthousiaste à l’idée de durcir encore les règles de l’assurance chômage : «C’est important pour moi d’être là, je me suis engagé à venir régulièrement.» Et ce tout en assumant son choix de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, sans descendre en dessous de douze mois, en dépit des inquiétudes qui gagnent certains macronistes : «C’est important de garder notre cohérence et ne pas se laisser intoxiquer par les oppositions qui laisseraient croire que nous n’avons pas de boussole», a-t-il averti.

Le chantre des classes moyennes a aussi appelé à «écouter une majorité silencieuse», «ces Français qui bossent et qui ont l’impression que tous les efforts leur sont demandés» : «Nous devons leur envoyer un message et montrer que nous valorisons le travail.» Pour se défendre de toute droitisation, Attal a cité le sociologue Jean Viard (soutien d’Emmanuel Macron et candidat malheureux aux législatives de 2017) qui, dans une interview