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Interview

Astrid Panosyan-Bouvet : «On peut se retrouver sur un toboggan dangereux pour tout le monde»

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Abrogation de l’âge légal de départ à la retraite en discussion ce jeudi à l’Assemblée, recul sur la «désmicardisation», budget 2025… «Libé» fait le tour des dossiers du moment avec la ministre du Travail.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, le 25 novembre à Paris. (Cha Gonzalez/Cha Gonzalez)
par Jean-Baptiste Daoulas, Frantz Durupt et photo Cha Gonzalez
publié le 28 novembre 2024 à 6h03

Journée décisive, politiquement du moins, pour la réforme des retraites de 2023 : l’Assemblée nationale examine ce jeudi 28 novembre une proposition de loi portée par LFI visant à abroger l’âge légal de 64 ans pour revenir à 62 ans, et à ramener la durée de cotisation de 43 à 42 ans, annulant de fait la réforme Touraine de 2014. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, estime que ce texte, qui pourrait recueillir une nette majorité dans l’hémicycle, révèle l’absence d’alternatives financières des opposants à la réforme. Dans un contexte compliqué pour l’emploi, elle assume d’avoir reculé sur la «désmicardisation» promise par le gouvernement, salue les accords récemment conclus sur l’assurance chômage et les seniors, et défend sa ligne sur l’immigration.

Le gouvernement compte-t-il respecter le vote de l’Assemblée sur les retraites, quel qu’il soit ?

Nous sommes respectueux du droit. Si elle était adoptée par l’Assemblée, cette proposition de loi serait ensuite examinée par le Sénat.

Si une majorité de députés, représentants du peuple, votent pour, comment ne pas en tenir compte ?

Je m’interroge. Où est la cohérence de députés socialistes qui abrogeraient la loi Touraine alors qu’ils étaient aux responsabilités ? L’abrogation des réformes de 2014 et 2023, c’est près de 4 milliards d’euros de déficit par an dès 2025, et plus de 15 milliards en 2030. Ce serait une tempête sur les marchés qui nous prêtent de l’argent pour financer notre solidarité, nos hôpitaux,