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Attal, Darmanin, Borne : grandes manœuvres pour la présidence du groupe macroniste à l’Assemblée

L’ancienne Première ministre envisagerait de se présenter à la présidence du groupe Renaissance face à Gabriel Attal. Certains veulent y voir la main du ministre de l’Intérieur, ce que l’entourage de ce dernier dément.
Elisabeth Borne devant Sylvain Maillard, le 8 juillet à l'Assemblée nationale. (Carl Court /Getty Images. AFP)
publié le 11 juillet 2024 à 18h05

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Revoilà Elisabeth Borne ! L’ancienne Première ministre, réélue députée du Calvados dimanche dernier après le désistement du Nouveau Front populaire, songe fortement à présenter sa candidature au poste de présidente du nouveau groupe issu de Renaissance. Elle trouvera sur son chemin son successeur à Matignon Gabriel Attal, qui sera lui candidat au poste, et sans hésitation.

A l’origine, Borne plaidait plutôt pour laisser le job à son actuel détenteur Sylvain Maillard jusqu’en septembre, dans un intérim qui aurait permis à tout le monde de faire retomber la pression. Un scénario qui convenait aussi à l’Elysée et… au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui lui ne tentera pas d’emporter la présidence du groupe, sachant ses chances infimes. Reporter l’élection à septembre leur permettait aussi d’éloigner un trop large plébiscite en faveur de Gabriel Attal.

De fait, ce dernier, persuadé de se faire élire dans un fauteuil dans la foulée de la double campagne européenne puis des législatives au cours desquelles il a été omniprésent et rassurant pour les députés face au marasme élyséen, a plaidé pour une élection immédiate. Et il a emporté ce premier bras de fer.

Bilan : l’élection doit être organisée samedi. Et Borne n’exclut plus rien, a-t-elle largement fait savoir, afin que «toutes les sensibilités soient représentés». Celle qui s’est récemment opposée à Attal sur la question de l’assurance chômage s’est notamment exprimée en ce sens mercredi 10 juillet, à l’occasion d’une réunion à l’Assemblée entre Maillard, Attal, Darmanin et Yaël Braun-Pivet. Elle a clairement entendre qu’en cas d’élection du président dans les prochains jours, elle pourrait y aller. Un fin connaisseur du Palais Bourbon pense que «ça ne se fera pas ».

«Borne n’est pas un pantin !»

Mais les désormais «attalistes» sont persuadés de lire dans cette ambition nouvelle des considérations plus politiques. «C’est Darmanin qui pousse dans ce sens, c’était éclatant en réunion de groupe», raconte un élu Renaissance. «Ils sont alliés de circonstances avec Bergé aussi. Darmanin et Bergé ne s’épanouissent que dans le chaos», raconte un pilier du groupe. Ce que dément formellement l’entourage du ministre du l’Intérieur en s’esclaffant : «Borne n’est pas un pantin !»

Pantin ou pas, Attal juge en tout cas cette option suffisamment crédible puisqu’il a reçu Borne à Matignon jeudi après-midi.