Menu
Libération
Déclarations

Attaque iranienne contre Israël : la classe politique condamne la frappe, avec ses nuances habituelles

Conflit israélo-palestiniendossier
Au-delà d’une condamnation unanime de la vaste attaque de drones et de missile de l’Iran contre Israël samedi, les réactions des responsables politiques français reflètent les positions de chacun sur le conflit israélo-palestinien.
Emmanuel Macron à l'Elysée le 12 avril 2024. (Eric Tschaen/Abaca)
publié le 14 avril 2024 à 14h57

C’est un soutien, sans blanc-seing, qu’Emmanuel Macron a apporté à Israël dimanche matin. «Je condamne avec la plus grande fermeté l’attaque sans précédent lancée par l’Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région», a publié le chef de l’Etat sur X. «La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue», a-t-il ajouté, manière de marquer son opposition à une riposte israélienne après la vaste attaque de drones et de missiles de l’Iran samedi soir. «Vouloir une désescalade, c’est faire comprendre à l’Iran qu’il n’a plus intérêt à mener quelque opération que ce soit, y compris avec ses alliés, et faire comprendre aux Israéliens que la riposte serait contraire à leurs propres intérêts», a commenté François Hollande sur France 3, au diapason de son successeur à l’Elysée.

Une fois passée la stupeur de l’annonce de l’attaque, chaque famille politique française réagit à l’escalade de la tension au Proche-Orient avec ses lunettes et œillères habituelles. Ex-présidente du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, s’est dite dès samedi soir «en solidarité, en soutien et en amitié avec le peuple israélien qui subit à nouveau la terreur, six mois après les attaques terroristes du Hamas». Sans mentionner le rôle dans l’engrenage du raid attribué à Israël sur le consulat iranien de Damas (Syrie) le 1er avril. «Il est inadmissible qu’Israël voie, à nouveau, son droit à la sécurité mis en cause» a tweeté Marine Le Pen. Pour la France insoumise, le «stop à l’escalade» et le «cessez-le-feu» exigés par les troupes de Jean-Luc Mélenchon condamnent autant «le bombardement du consulat iranien et le meurtre des seize personnes à Damas» que l’attaque iranienne de samedi soir, mais le communiqué du parti vire rapidement au réquisitoire contre Israël : «Il est plus que temps de cesser l’escalade. Il est urgent d’arrêter le génocide à Gaza qui est à l’origine de la régionalisation de la guerre. Cela est aussi possible et plus simple que l’élargissement sans fin du conflit.»

«Agir pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza»

Candidate en position éligible sur la liste de LFI aux européennes, la juriste Franco-Palestinienne Rima Hassan a publié dimanche matin une capture d’écran d’un article du Monde relatant le raid attribué à Israël contre le consulat iranien de Damas. «Le 1er avril. La chronologie c’est important», a-t-elle commenté. «Epouvantable Madame Hassan pour qui toute violence contre Israël est une violence soit justifiée, soit légitime», lui a rétorqué le député Renaissance Mathieu Lefèvre. «Rien ne justifie, jamais, de bombarder des civils. Pas même l’attaque inadmissible commise par Israël contre l’ambassade iranienne en Syrie», a estimé sur X la tête de liste écologiste Marie Toussaint, appelant à «une paix juste et durable entre la Palestine et Israël, et dans la région. Pour la libération des otages. Pour un cessez-le-feu permanent à Gaza».

«Il y a quand même un plus fautif. On ne peut pas être à équidistance. C’est l’Iran», a jugé François Hollande, pointant des attaques régulières contre Israël des alliés des Iraniens, le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen. Tête de liste du PS aux élections européennes, Raphaël Glucksmann invite également à «agir pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza», et «agir contre le régime iranien et ses proxys (Hezbollah, Houthis…)». Son concurrent Les Républicains, François-Xavier Bellamy, s’est affiché dans un soutien total à Israël, «seule démocratie de la région», dont l’Iran ferait de la destruction «une des raisons d’être de son régime». Invité du Grand Jury sur RTL, Bellamy a estimé que «notre rôle est de nous préparer à lutter contre cette menace, en Iran et dans les pays où il cherche à faire avancer ses pions».