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Au journal breton «le Poher», un retour à la normale après les menaces de l’extrême droite

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Cible d’un violent harcèlement à l’initiative de sites extrémistes en début d’année et d’une alerte à la bombe, le petit hebdomadaire poursuit sa couverture de l’actualité locale conforté par le fort soutien des habitants de la région.
Devant les locaux du «Poher», à Carhaix, le 25 février. (Vincent Feuray/Hans Lucas. AFP)
publié le 17 octobre 2023 à 10h48

Pour se rendre en train à Carhaix-Plouguer, dans le Finistère, il faut passer par Callac, la seule gare desservie quand on arrive de Guingamp et qu’on ne demande pas au chauffeur de faire un arrêt supplémentaire. Les deux villes sont distantes d’une vingtaine de kilomètres, au milieu d’une terre historiquement à gauche. Mais elles ont récemment subi les effets des obsessions racistes, de la manipulation et la violence de l’extrême droite. De septembre 2022 à janvier 2023, Callac a été au cœur d’une mobilisation orchestrée par le parti zemmourien Reconquête pour s’opposer à l’accueil de réfugiés – un projet que les élus locaux ont fini par abandonner sous la pression. Tandis que Carhaix est le siège du journal le Poher, cible de menaces de la mouvance à partir du mois de février. Un homme a, par exemple, appelé la rédaction et promis «une balle dans la tête» à son rédacteur en chef Erwan Chartier.

Depuis quelques semaines, la ville est en lutte pour le maintien de la maternité et des urgences de l’hôpital de la ville. Tous les commerces affichent en vitrine un tract sur lequel on peut lire en breton «Carhaix résistance», autour d’un H rouge hospitalier. Fin septembre, les habitants étaient descendus à Quimper pour manifester leur mécontentement devan