Sur un bout de trottoir, Adrien hésite. Il ne connaît personne, n’a jamais mis les pieds dans une réunion politique, mais les annonces du gouvernement le «mettent en colère». Alors l’étudiant de 24 ans se décide à entrer. Il le fait pour sa mère, «qui porte des vieux toute la journée». On comprend qu’elle est aide-soignante et que l’horizon de la retraite à 64 ans ressemble, pour elle, à «un supplice». Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a réuni les siens mardi soir à la Bellevilloise. Un meeting prévu de longue date qui, hasard du calendrier, tombe deux jours avant la première grande mobilisation contre la réforme des retraites.
«L’heure est grave»
Sur scène, les orateurs s’enchaînent. Olivier Besancenot, porte-parole du parti d’extrême gauche, électrise la foule. «La bataille que nous nous apprêtons à mener n’est pas seulement nécessaire, mais décisive, expose-t-il en insistant sur chaque syllabe. La contre-réforme du gouvernement doit retourner à l’endroit qu’elle n’aurait jamais dû quitter : la poubelle.» Pour lui, c’est «le retrait» ou rien. Sans note, fidèle à lui-même, l’ancien facteur sort des punchlines à la pelle. Le ministre du Travail,