L’aube se lève ce samedi 20 septembre sur la chapelle de Mangolérian à Monterblanc (Morbihan). L’édifice en vieilles pierres du XVe siècle est trop modeste pour accueillir les 2 000 pèlerins venus participer à ce pèlerinage qui les emmènera jusqu’au sanctuaire de Saint-Anne-d’Auray, à cinq, six bonnes heures de marche de là. L’assemblée se tient à genoux, dans l’herbe du pré attenant, les yeux rivés sur les prêtres en étole blanche qui leur tournent le dos. Conformément au rite tridentin, ils célèbrent la messe en latin.
Parmi l’assistance, des jeunes hommes à la coupe militaire habillés en kaki côtoient d’autres jeunes vêtus de sweat «gardiens de la tradition», marque du pèlerinage de Chartres, mais aussi des familles avec un grand nombre d’enfants. La responsable de l’animation, France, ne voit pas là les marqueurs d’un catholicisme traditionaliste. «Je ne suis pas tradi, assure-t-elle. Je ne viendrais pas si c’était trop rigoriste. La dimension familiale et patrimoniale m’attire.» Plusieurs familles interrogées revendiquent aussi ce profil modéré. Ont-elles conscience de la présence ici de figures bien connues de divers groupuscules d’extrême droite ? Peut-être pas…
«Tropisme traditionaliste»
La colonne s’élance. Le responsable de la communication, Adrien, nous colle aux basques et nous servira de chaperon jusqu’à la fin. Il nous introduit auprès des pèlerins regroupés en «chapitres», ces groupes organisés selon les pays bretons traditionnels. L’un d’entre eux nous intrigue : SOS Chréti