L’antisémitisme de Jean-Marie Le Pen ? «C’est le sparadrap du capitaine Haddock», formule un proche de la fille du fondateur du Front national (devenu Rassemblement national), trois jours après que son jeune président, Jordan Bardella, a déclaré malgré l’évidence sur BFMTV : «Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite.» En fait, la haine des Juifs au parti d’extrême droite est un peu plus qu’un pansement dont on n’arrive pas à se défaire. Tant par son histoire – ni Le Pen ni Bardella ne l’ont jamais reniée – que par les liens que le parti continue d’entretenir avec certains personnages et réseaux liés à l’antisémitisme.
Pas de prise de distance
L’incapacité des cadres frontistes, y compris ceux ralliés après l’exclusion du patriarche, de qualifier clairement les propos, que l’un des vice-présidents du RN, David Rachline, maire de Fréjus et fan absolu de Jean-Marie Le Pen, a frayé dans sa jeunesse avec l’auteur antisémite Alain Soral, un temps membre lui-même du comité central du FN. Quand il a pris ses fonctions à Fréjus, en 2014, l’une des premières décisions de Rachline n’a-t-elle pas été de