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Antisémitisme

Au Rassemblement national, une haine des Juifs toujours bien ancrée derrière la dédiabolisation

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Malgré sa tentative de normaliser son image, le mouvement d’extrême droite perpétue une amnésie volontaire sur son histoire et continue d’entretenir des relations avec des réseaux antisémites.
Marine Le Pen et Jordan Bardella, le 10 janvier à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 8 novembre 2023 à 21h14

L’antisémitisme de Jean-Marie Le Pen ? «C’est le sparadrap du capitaine Haddock», formule un proche de la fille du fondateur du Front national (devenu Rassemblement national), trois jours après que son jeune président, Jordan Bardella, a déclaré malgré l’évidence sur BFMTV : «Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite.» En fait, la haine des Juifs au parti d’extrême droite est un peu plus qu’un pansement dont on n’arrive pas à se défaire. Tant par son histoire – ni Le Pen ni Bardella ne l’ont jamais reniée – que par les liens que le parti continue d’entretenir avec certains personnages et réseaux liés à l’antisémitisme.

Pas de prise de distance

L’incapacité des cadres frontistes, y compris ceux ralliés après l’exclusion du patriarche, de qualifier clairement les propos, que l’un des vice-présidents du RN, David Rachline, maire de Fréjus et fan absolu de Jean-Marie Le Pen, a frayé dans sa jeunesse avec l’auteur antisémite Alain Soral, un temps membre lui-même du comité central du FN. Quand il a pris ses fonctions à Fréjus, en 2014, l’une des premières décisions de Rachline n’a-t-elle pas été de