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Libération
En embuscade

Au RN, on défend «une pression politique» pour une nouvelle dissolution

Invité ce dimanche 8 juin sur LCI, le numéro 2 du parti d’extrême droite à l’Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, s’est dit prêt à voter une motion de censure contre le gouvernement Bayrou en cas d’«impasse», notamment sur les sujets budgétaires.
Jean-Philippe Tanguy, le 5 mars 2025 à Paris. (Daniel Perron/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 juin 2025 à 13h31

Dans les starting-blocks. Un an après la dissolution provoquée par Emmanuel Macron et un mois avant que ce dernier puisse, constitutionnellement, en redéclencher une, voilà que le Rassemblement national relance son rapport de force avec l’exécutif.

Invité de l’émission politique dominicale de LCI, Jean-Philippe Tanguy, numéro 2 du groupe RN à l’Assemblée nationale, a défendu «une pression politique […] pour montrer que seule la voie des urnes est possible, donc la dissolution» de la Chambre basse. Etonnant quand on sait qu’en cas de retour aux urnes, sa patronne, Marine Le Pen, frappée d’inéligibilité immédiate après le jugement en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires européens de son parti, ne pourrait pas y retourner.

Rendez-vous pris sur les retraites et le budget

Le député de la Somme a néanmoins estimé que «chaque mois perdu pour la France se paie durement pour nos compatriotes». «On respecte les échéances, pour que le débat se fasse sur le fond, sur des réalités, et que les Françaises et les Français sachent vraiment pourquoi ils votent : pour l’impasse avec monsieur Macron ou pour une rupture vers un avenir meilleur avec Jordan Bardella et Marine Le Pen», a-t-il ajouté.

Ce très proche de Marine Le Pen a en outre prévenu que «si le chemin que monsieur Bayrou montre, ça continue à être une impasse, nous censurerons [le gouvernement] parce que nous ne voulons pas aller davantage vers cette impasse». Encore faut-il, pour que le gouvernement actuel tombe, que l’ensemble de la gauche fasse le même choix.

«Monsieur Bayrou a annoncé des échéances. Les Françaises et les Français, y compris une partie de ceux qui votent pour nous, attendent ces échéances, a-t-il ajouté. Nous, on respecte ce processus et on attend de voir les grands choix que fera Monsieur Bayrou.» Rendez-vous donc, dans les prochaines semaines pour savoir ce que le Premier ministre retient au «conclave» sur les retraites qui n’avance pas dans le sens d’un retour sur la réforme de 2023 et, avant le 14 juillet, pour de premiers arbitrages sur les projets de loi de finances et de la Sécurité sociale pour 2026. Pour rappel : Michel Barnier était tombé sur cette échéance en décembre 2024.