La vache Oreillette et ses camarades émergent à peine quand un drôle de cirque vient perturber leur routine matinale. Il est tout juste 7 heures, ce mardi 27 février, et le Premier ministre, accompagné de son équipe, des ministres chargés de l’Agriculture Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher, de députés et de journalistes, pénètre dans le Hall 1 du Salon de l’agriculture. A deux heures de l’ouverture au public, les allées sont encore quasi désertes. Seuls les agriculteurs s’activent pour changer le foin des stands ou pour nourrir leurs bêtes.
La petite délégation s’apprête alors à assister à un cérémonial Porte de Versailles : la traite des bovins. Les éleveurs s’affairent. «Je suis ravi d’avoir déclenché ça», plaisante le locataire de Matignon devant une vache au pis particulièrement gonflé en train de se faire tirer le lait. Le liquide ensuite récupéré, le chef du gouvernement trinque avec ses hôtes qui ne manquent pas de lui parler de leur situation. «C’est dur pour les campagnes et toutes les contraintes qu’on a à côté», souffle l’un d’eux. Un autre appuie : «On attend beaucoup de vous.»
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Gabriel Attal le sait, cette édition 2024 du Salon de l’agriculture n’est pas une édition comme les autres. Depuis plusieurs mois désormais, une forte colère paysanne traverse le pays et plus largement l’Europe. Une colère que l’exécutif n’a toujours pas réussi à contenir, malgré plusieurs séries d’annonces. A tel point que samedi, jour de l’ouverture