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Libération
Cette semaine dans Frontal

Au Salon de l’agriculture, Marion Maréchal boycottée par le média qui roulait pour Zemmour

A retrouver aussi cette semaine dans «Frontal», la newsletter qui passe au crible l’actualité de l’extrême droite : les jeunes extrémistes s’unissent d’un côté et de l’autre de l’Atlantique et les «Bobards d’or» virés de leur théâtre.
Marion Maréchal fin 2022 à un meeting d'Eric Zemmour. (Denis Allard/Libération)
publié le 7 mars 2024 à 12h22

Chaque mardi, retrouvez la newsletter Frontal, qui passe au crible l’actualité de l’extrême droite.

Les jeunes RN soignent leurs homologues trumpistes

Le déplacement est passé inaperçu. De jeunes collaborateurs de députés RN, issus du très identitaire syndicat étudiant la Cocarde, ont reçu, la semaine dernière, des représentants trumpistes américains. Parmi eux, un certain Will Donahue, président du College Republicans of America, mouvement de jeunesse qui a pris fait et cause pour l’ex-président. Le Californien en a profité pour faire une petite tournée sur le Vieux Continent, passant notamment à Bruxelles où il a pu réseauter grâce à l’appui du Patriots Network, un petit mouvement qui vise à connecter les extrêmes droites européennes et que préside Enzo Alias, ancien candidat aux législatives pour… le RN.


A Paris, les identitaires galèrent à décerner leurs «bobards d’or»

Gros déboire pour les «bobards». Le défouloir anti-médias organisé par la fondation identitaire Polémia de Jean-Yves Le Gallou va devoir trouver une autre salle pour sa célébration annuelle des «mensonges médiatiques», prévue mardi 5 mars. Ce ne sera pas l’habituel théâtre du Gymnase, dans le Xe arrondissement de Paris : la maire socialiste, Alexandra Cordebard, a demandé à l’établissement de ne plus accueillir cet événement. La direction du lieu s’est exécutée, à la grande indignation des organisateurs qui ont vitupéré  contre «l’extrême gauche». Et ont fait savoir, comme pour un banal concert néonazi ou un spectacle de Dieudonné, que la nouvelle adresse serait révélée «en temps utiles». C’est finalement non loin, à la salle Athènes services, lieu d’ordinaire voué aux conférences, que l’événement s’est déroulé.


Livre noir, le média zemmourien qui caviarde Marion Maréchal

Plus de dix heures dans les travées, des vaches caressées à la chaîne, un verre de bière reçu en pleine figure et… aucune vidéo du média Livre noir. Jeudi 29 février, au Salon de l’agriculture, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux européennes, a mouillé la chemise. Mais les 376 000 abonnés YouTube du petit média identitaire, créé en 2021 pour soutenir la campagne de Zemmour, n’en sauront rien : présents dans le cortège, les employés du site avaient consigne de ne rien produire sur la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. Et les cadres interviewés, eux, avaient ordre de ne pas prononcer son nom. Depuis plusieurs mois, le média dirigé par Erik Tegnér, un ancien proche de Maréchal, boycotte la candidate, coupable… de ne pas le soutenir dans le procès qui l’oppose à François de Voyer, cofondateur de Livre noir et ami de l’ancienne députée. Cette fatwa conduit Tegnér à faire campagne pour Jordan Bardella. «Il est difficilement gérable», justifie un cadre de Reconquête au sujet du patron de Livre noir. Le parti de Zemmour, qui veut rendre à la France sa grandeur, est donc incapable de gérer un homme de 30 ans qui doit tout à l’ancien journaliste du Figaro.