Menu
Libération
Revers

Audiovisuel public : le texte rejeté avant même son examen, camouflet pour Rachida Dati à l’Assemblée

Une motion des Ecologistes votée par toute la gauche et le RN renvoie la proposition de loi au Sénat, qui l’avait adoptée en première lecture.
Rachida Dati, à l'Assemblée nationale, ce lundi 30 juin. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 30 juin 2025 à 17h32

La motion de rejet préalable déposée par les Ecologistes pour s’opposer à la proposition de loi visant à réformer l’audiovisuel public a été adoptée ce lundi 30 juin par 94 voix contre 38. Parmi les députés qui se sont prononcés pour cette motion de rejet, figurent toute la gauche présente dans l’hémicycle, ainsi que les 16 députés RN sur place lors du vote.

Alors que la proposition de loi était largement soutenue par la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui en a fait une bataille personnelle, les bancs du «socle gouvernemental» supposé la soutenir étaient vides.

Le texte du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre) prévoyait de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, pour chapeauter France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général. La proposition de loi repart donc en deuxième lecture au Sénat, qui l’avait déjà adoptée.

Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l’audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi, le jugeant «extrêmement dangereux», tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.

A l’issue du vote, Clémence Guetté (LFI) a salué sur X «une victoire pour les Français, qui préserve l’indépendance des chaînes de radio et de télévision. C’est aussi une victoire pour ses salariés, que nous soutenons depuis le début». Pour sa part, le transfuge récent de Renaissance à Place publique Sacha Houlié a fustigé : «Ce texte mal écrit, mal conçu et visant à créer une holding rassemblant télés et radios publiques n’a aucun sens. [...] L’argument tiré de la volonté du gouvernement de renforcer la présence sur les réseaux sociaux ne repose sur aucune étude et aucun fait documenté.»