A contre-courant. Député Les Républicains du Lot depuis 2017, membre de la commission des lois, Aurélien Pradié se montre favorable, dans un entretien à Libération, au projet de loi ouvrant au patient un droit à mourir. Une voix singulière à droite, où l’évolution législative sur la fin de vie est décriée. L’élu de Cahors exprime ses doutes avant le débat en séance publique, et fixe ses exigences quant à la préservation de l’équilibre initial du texte, via de stricts garde-fous.
Quel regard portez-vous sur le projet de loi ?
Je ne suis pas dupe de la manœuvre tactique qui se cache derrière le calendrier de ce texte [prévu pour quinze jours à l’Assemblée, l’examen télescope les élections européennes, ndlr], mais l’attente dans le pays est trop grande pour être ignorée. Dans ce débat il y a un ennemi à combattre : les certitudes et les intégrismes. Autant chez ceux voulant absolument avancer sur ce sujet, parfois aveuglément, que chez ceux refusant catégoriquement de l’aborder, quitte à le caricaturer. Douter est une vertu démocratique à retrouver. Notre société refuse la nuance. Or s’il y a bien un sujet qui nécessite d’être accompagné d’un doute, c’est celui de la fin de vie. Pour l’heure, mon cheminement me porte à voter le texte. Laisser le moindre de nos concitoyens, même s’ils sont peu nombreux, dans une forme de détresse abyssale face à la mort et la souffrance absolue serait une lâcheté que je refuse. Mais il y a des conditions non négociables. On ne