Consacrer à la Corse un article de la Constitution, graver dans la loi fondamentale les spécificités d’une «communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle», comme l’a annoncé Emmanuel Macron ce jeudi devant les élus de l’île, tout cela n’est pas nouveau. Le grand projet de réforme institutionnelle du chef de l’Etat, bloqué à l’été 2018 par l’affaire Benalla, le prévoyait déjà, même s’il n’allait pas aussi loin dans «l’autonomie à la corse» évoquée jeudi. Pour mener cette nouvelle tentative de réforme constitutionnelle, le Président doit réussir là où il a précédemment échoué : obtenir un vote identique à l’Assemblée nationale et au Sénat, suivi d’une validation par référendum ou par les trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Chronologie
Forcer la main
L’affaire reste mal embarquée, tant l’Elysée est pris dans un embrouillamini de priorités et d’ambitions difficiles à concilier. Faut-il un projet de loi constitutionnel ad hoc, uniquement consacré à la Corse, ou est-il préférable de l’inclure dans la réforme institutionnelle plus large que le Président espère toujours négocier avec les oppositions ? Choisir cette seconde option, ce serait prendre le risque de retarder le dossier corse et de le rendre dépendant d’un accord politique sur d’autres sujets clivants : constitutionnalisation de l’interruption volontaire de gro