A en croire Emmanuel Macron, les Français n’ont pas suffisamment peur. A trois jours des élections européennes, le président de la République s’est invité pendant trente-trois minutes dans les journaux de TF1 et France 2 pour les appeler au «réveil» et au «sursaut», alors que les listes d’extrême droite de Jordan Bardella (Rassemblement national) et de Marion Maréchal (Reconquête) totalisent plus d’un tiers des intentions de vote dans les sondages. «Si demain, l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe, vous n’aurez pas une Europe des vaccins, ce sont des gens qui vous donneront de la chloroquine ou le vaccin Spoutnik», a-t-il averti.

Quitte à ce que l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, saisi par les oppositions, ait prévenu que «tout ou partie» de l’interview serait décompté du temps de parole de la liste de Valérie Hayer, le chef de l’Etat y va franco sur la dramatisation : «Aujourd’hui, tout se passe comme si, parce que c’est un moment de colère – on se dit que c’est un vote défouloir, que ce n’est pas grave – il n’y aura pas de conséquences. Si !» Emmanuel Macron brosse le tableau apocalyptique d’un Parlement européen bloqué par l’extrême droite, entre fin de la lutte contre l’immigration clandestine et impossibilité de voter un plan de relance en cas de crise. Une Union européenne incapable de faire face aux «défis» de l’intelligence artificielle, de la crise climatique, de l’agression de l’Ukraine et de la guerre c