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Indésirable

Avant LFI, le RN champion dans l’art de trier la presse

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Depuis plus de dix ans, la formation d’extrême droite trie ses journalistes comme on filtre ses entrées VIP. Meetings, congrès, soirées électorales ou simples réunions locales : «Mediapart», «Quotidien», «Libé» et même «la Voix du Nord» ont vu des reporters refoulés.
Marine Le Pen lors du meeting des Patriotes pour l’Europe, organisé par le Rassemblement national (RN) à Mornant-sur-Vernisson, le 9 juin 2025. (Stephane Lagoutte/MYOP.Libération)
publié le 21 août 2025 à 19h17

Peu de partis politiques peuvent se targuer d’avoir une appréciation aussi souple de la liberté de la presse que le Rassemblement national. Jordan Bardella l’avait ainsi brandie, en avril dernier, en défense de membres du média d’extrême droite Frontières, hués à l’Assemblée nationale par des assistants parlementaires et des députés de gauche puis contraints de quitter les jardins du Palais Bourbon. Plutôt gonflé venant du président d’un parti dont les relations avec les journalistes ont toujours été houleuses, voire carrément hostiles, les empêchant régulièrement de faire leur travail.

Dès 2012, Mediapart entame ainsi son chemin de croix avec les évènements publics du parti qui s’appelle alors encore le Front national. A Lille, lors de la convention présidentielle, les journalistes du média sont, cette année-là, refoulés à l’entrée. La justification du FN était particulièrement simpliste : le site d’information, qui avait refusé une invitation de Marine Le Pen, est désormais persona non grata.

Bunker préféré du parti à la flamme

Deux ans plus tard, à Fréjus, nouvelle étape. Marine Turchi, journaliste de M