Menu
Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Avec Emmanuel Macron, le «réarmement» démocratique passe aux oubliettes

Article réservé aux abonnés
Le chef de l’Etat n’a pas eu un mot mardi 16 janvier pour l’exigence de «renouveau» démocratique dont il s’est régulièrement fait le chantre depuis son arrivée à l’Elysée. Tout dans sa manière «verticale» d’exercer le pouvoir suggère au contraire une régression croissante en la matière.
Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse le 16 janvier. (Albert Facelly/Libération)
publié le 19 janvier 2024 à 12h46

Pour ne rater aucun billet de Jonathan Bouchet-Petersen, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques

Dans la longue conférence de presse qu’il a tenue mardi soir, Emmanuel Macron n’a pas eu un mot sur l’Etat déplorable de notre vie démocratique. Lui qui, en la matière, se faisait le chantre d’un «renouveau», d’une «régénération», s’avère de plus en plus un fossoyeur d’un système à bout de souffle. Il a en effet explicitement appelé ses ministres à se passer le plus possible du Parlement en réformant prioritairement par des décrets et règlements, donc sans passer par la loi. Il faut dire qu’à l’Assemblée, que le Premier ministre s’appelle Gabriel Attal – lequel a largement fait usage de la voie réglementaire lors de son passage express au ministère de l’Education nationale – ou Elisabeth Borne, la majorité présidentielle n’est toujours pas majoritaire. Et aucune logique de coalition n’a vu le jour depuis 2022. C’est d’ailleurs pour cela