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Chez Pol

Avec la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, mangez, bougez et faites la pub de Coca

La ministre a fait la promotion de la marque américaine, sponsor officiel des JO. Une prise de parole étonnante alors que la firme, qui vend des sodas très sucrés, est aussi la plus polluante au monde en termes de plastique.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra fin juin à Paris. (FRANCK FIFE/AFP)
publié le 26 septembre 2023 à 11h51

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Cela vous a peut-être échappé mais, dans un peu moins d’un an, les Jeux olympiques débarquent à Paris. En attendant, c’est le branle-bas de combat et notamment du côté des politiques ou l’on s’active. Parmi les responsables en ordre de bataille, il y a évidemment la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Cette dernière donne de son temps et de sa personne en vue des JO, et aussi un peu de sa crédibilité.

En témoigne ce message posté sur X (ex-Twitter) où «AOC» pose fièrement avec les boss de Coca-Cola France. Si la célèbre marque américaine est un sponsor historique des JO, elle est aussi une marque légèrement connotée, comme l’ont noté certains opposants. «Quand une ministre des Sports se transforme en VRP d’une multinationale «productrice» de plastique et d’obésité, ça donne ça», a par exemple fustigé l’adjoint écolo à Anne Hidalgo, David Belliard.

C’est vrai, rien ne va dans ce message : ni le fond – une ministre des Sports faisant de la réclame pour une entreprise dont la spécialité est la production et la distribution de sodas bien sucrés, c’est étonnant – ni la forme. Car le post a été diffusé hier après-midi, quelques heures, voire minutes, avant que Macron ne dévoile l’agenda de la planification écologique et détaille ses objectifs pour «bâtir une écologie à la française». Pas très malin quand on sait que Coca-Cola est l’une des marques les plus polluantes du monde.

15 millions de tonnes d’émissions de CO2

En 2022, le collectif Break Free From Plastic publiait un rapport faisant de Coca l’entreprise la plus polluante au monde en matière de plastique. La firme, qui fut également sponsor de la COP27, produit 120 milliards de bouteilles en plastique par an, ce qui est beaucoup. Et cela n’influe pas que sur les déchets. Eh oui : la production de ces bouteilles a un coût énergétique. D’après Greenpeace, cela représente 15 millions de tonnes d’émissions de CO2. «Coca-Cola aggrave aussi la crise climatique», commentait l’an dernier auprès du Monde John Hocevar, directeur de campagne chargé des océans à Greenpeace Etats-Unis.

Mais les défenseurs de la cause climatique oublient une équation pourtant simple. Pas de pollution, pas de Coca. Pas de Coca, pas de JO. Et pas de JO… pas de JO.