«Bruno, une photo avec moi et mon fils !» Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais), cossue station balnéaire, jeudi 27 mars au soir. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, vient de finir son discours devant plus de 400 militants et beaucoup de curieux. Il est 20 h 58. Un petit saut pour descendre de l’estrade et la machine à selfies s’enclenche. Quatre officiers de sécurité ne le lâchent pas des yeux. On ne lui demande rien, sinon de lui serrer la paluche et de sourire face aux objectifs. Quelques mots d’encouragements sont échangés avec des fans, des édiles du coin se présentent. Les premiers demis de bière à peine vidés que le locataire de Beauvau a déjà filé. Il est 21 h 15. «Les gens veulent des selfies, lâche, pragmatique, un proche. Il n’a pas le temps de parler à tout le monde…»
A 64 ans, l’ancien sénateur de la Vendée se dit lui-même «surpris» de cette nouvelle célébrité, lui qui a passé vingt ans, dont la moitié à présider le groupe LR, dans les couloirs discrets du Sénat. «Je n’ai pas le sentiment d’avoir changé de comportement», assure-t-il à Libération en marge de son déplacement dans le Pas-de-Calais.