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Ce fut un discours laborieusement prononcé, mais au moins François Bayrou en a profité pour énoncer, de façon convaincante, une conception de la démocratie que l’élu béarnais porte depuis près de cinquante ans de vie politique. L’homme du centre, contre la vulgate gaullienne dominante depuis des décennies, vante le pluralisme et souhaite voir partis politiques et syndicats jouer un rôle plus important. Cette affirmation, au moment où la défiance populaire envers les partis est à son comble, est plutôt courageuse, à rebours de la démagogie anti partis politiques et du populisme en vogue partout dans le monde ces temps-ci.
Deux références explicites et typées
Contrairement à ce que l’on subit souvent lors des discours de politique générale de nouveaux Premiers ministres, le propos de François Bayrou n’était pas truffé d’éléments de personnalisation, vantant son histoire, son parcours, sa famille, son équation personnelle. Voilà qui repose et est cohérent avec la conception collective et pluraliste de la gouvernance prônée par la lignée politique dans laquelle s’inscrit François Bayrou. Et d’ailleurs de quelle tradition politique se réclame-t-il ? Le Premier ministre n’a cité que deux références, mais elles sont explicites et typées : Pierre Mendès France et Marc Sangnier. Deux références de centre gauche