Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique réservée à nos abonnés : découvrez-la gratuitement.
«Tant que le président de la République sera là, je resterai loyale à Macron.» C’est ce que déclarait récemment à la Dépêche du midi Nicole Belloubet, la nouvelle ministre de l’Education nationale. Même au prix de ses convictions ? Elle ajoutait aussitôt : «Ce qui ne veut pas dire que j’approuve tout ce qui est fait.» Car celle qui succède à Amélie Oudéa-Castéra va devoir appliquer la feuille de route tracée par Attal rue de Grenelle puis à Matignon : à savoir l’accent mis sur l’autorité et, notamment, l’expérimentation en vue d’une généralisation du port de l’uniforme.
Une ligne qui ne semblait pas être la sienne lorsqu’elle fréquentait «l’Educnat» comme rectrice avant de démissionner pour dénoncer les suppressions de poste. Ainsi, en 2016, dans un article universitaire intitulé de manière volontairement provocatrice «Supprimer le ministère de l’Education nationale ?» et exhumé par Marianne, Belloubet ironisait sur les «fariboles sur la restauration de l’autorité ou le port de la blouse». L’ancienne membre du Conseil constitutionnel dénonçait également «les inégalités que le système éducatif français ne sait pas corriger [qui] sont de plus en plus criantes». Avant d’ajouter que «les contempteurs de la situation actuelle sont obligés […] de fuir le service public pour rejoindre l’entre-soi des classes homogènes dans l’enseignement privé». Une prise de position à l’opposé de sa furtive prédécesseure, qui avait mis les pieds dans le plat en tapant sur l’école publique pour défendre son choix du privé – et de classes non-mixtes – pour ses enfants.
Interrogé sur France 2 jeudi soir à propos de ces archives encombrantes, Attal a estimé qu’«on peut avoir pris des positions par le passé et avoir évolué». «La première condition pour mes ministres, c’est d’être totalement alignés», a-t-il ajouté, assurant que Belloubet «saura porter cette feuille de route (du gouvernement) au ministère de l’Education nationale».