«Jean Castex : ne prenez plus l’avion, faites une procuration !» L’appel vient d’un collectif de citoyens, qui a lancé mardi une pétition en ligne. Le but, interpeller le Premier ministre après son aller-retour dimanche à bord d’un Falcon de la République. Et l’inciter à faire des procurations pour les scrutins à venir. L’ex-maire de Prades a en effet utilisé un Falcon de la République pour se rendre dans son bureau de vote des Pyrénées-Orientales dimanche. L’avion qui le transportait a décollé de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) et atterri à Perpignan à 8 h 30, avant de redécoller en direction de la capitale à 10 h 30. Soit deux heures sur place pour quelques images diffusées sur BFM TV et une photo tout sourire postée sur les réseaux sociaux…
«Alors que le Giec affirme que nous devons agir dès maintenant pour infléchir la courbe de nos émissions pour préserver une planète vivable, cet aller-retour est scandaleux !» lancent de leurs côtés les initiateurs de la pétition en ligne. Celle-ci a, pour l’heure, recueilli 3 527 signatures. Les signataires demandent ainsi au «Premier ministre de renoncer à l’avion pour aller voter les 24 avril, 12 et 19 juin». Soient les dates du second tour de la présidentielle et des élections législatives.
A voté ! pic.twitter.com/Rr8DktPvxd
— Jean Castex (@JeanCASTEX) April 10, 2022
«5 tonnes de CO2» émises
«J’ai utilisé les règles habituelles qui s’appliquent au Premier ministre», s’est défendu mardi l’intéressé sur RTL. Et le locataire de Matignon de se lancer dans une explication hasardeuse : «Le Premier ministre, il faut qu’il soit à Paris très vite s’il y a le moindre problème.» Répondant aux rumeurs selon lesquelles l’avion utilisé serait un appareil privé, Castex a balayé l’accusation et pointé une «période» propice aux «polémiques».
Reste que l’aller-retour de dimanche est tout sauf écologique. Selon les auteurs de la pétition, «un tel aller-retour émet environ 5 tonnes de CO2, soit autant qu’un Français pendant six mois». Pourquoi alors n’avoir pas fait le déplacement en train, ou même en avion de ligne, «qui émet dix à vingt fois moins [qu’un] avion privé» ? Le Premier ministre n’a pas abordé ce point sur RTL.