Le compost est-il condamné à rester une pratique d’écologistes bien renseignés ? Ou le tri à la source des biodéchets − épluchures de légumes ou restes de repas − peut-il embarquer le pays entier, porté par une politique publique d’ampleur ? Ces questions paraissent légitimes, alors que le ramassage des déchets organiques, devenu obligatoire depuis le 1er janvier, démarre doucement dans la pratique. La récente annonce par l’exécutif d’une baisse des crédits du «fonds vert» dédié au financement de la transition écologique dans les territoires, et donc notamment la collecte des biodéchets, pourrait ralentir encore la cadence.
En vertu de l’application d’une directive européenne de 2008, et de la loi «antigaspillage pour une économie circulaire» de 2020, les collectivités territoriales sont, en théorie, contraintes de proposer une solution de collecte des biodéchets aux Français. Mais aucune sanction n’est prévue en cas de manquement à cette «obligation». Combien d’intercommunalités s’acquittent vraiment de cette mission ? Impossible de le savoir aujourd’hui, car les données n’existent pas. «Ce qui, quand on y pense, est complètement fou», s’étrangle Juliette Franquet, directrice de l’association Zéro Waste France.
Une certitude : de nombreuses métropoles et communautés de communes sont à la peine. Man