Menu
Libération
Au revoir, au revoir président

Blanquer, Bachelot, Schiappa… Les principaux recalés du gouvernement Borne 1

Plusieurs figures emblématiques – à tout le moins par les polémiques qu’elles suscitaient – de l’équipe de Jean Castex restent à la porte du collectif désigné par Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne.
Jean-Michel Blanquer, à l'Elysée le 27 octobre 2021. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 20 mai 2022 à 17h11

«Enfin» diront certains, «dommage» grommelleront d’autres, la mort dans l’âme. Le couperet du nouveau gouvernement est donc tombé ce vendredi après-midi et Emmanuel Macron a décidé de ne pas reconduire un certain nombre de ses anciens ministres dans le premier gouvernement d’Elisabeth Borne. Tour d’horizon des recalés.

Roselyne Bachelot

Pour lancer rapidement son second quinquennat, Emmanuel Macron aurait pu faire les choses vite. Nommer son nouveau Premier ministre dans la foulée de sa victoire, pour installer la nouvelle équipe au bout de quelques jours seulement. Mais le chef de l’Etat a fait tout l’inverse. Au grand désespoir de la désormais ex-ministre de la Culture Roselyne Bachelot. «Merde pour mes billets d’avion», aurait lâché l’ancienne chroniqueuse télé en apprenant que le conseil des ministres post-réélection de Macron ne serait pas le dernier du gouvernement Castex. C’est que l’ancienne ministre de Sarkozy, âgée de 75 ans, n’avait pas l’intention de poursuivre l’aventure, elle qui avait quitté la vie politique en 2012 et qui n’était revenue sur son choix que parce que le ministère de la Culture, «ça ne se refuse pas».

Jean-Baptiste Djebbari

Même pas débarqué, déjà recasé. La non-reconduction au gouvernement du désormais ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari ne devrait pas lui être trop douloureuse. C’est que le ministre Tiktokeur avait déjà prévu de retourner dans le privé. Sa nouvelle boîte, Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène, n’a pas attendu la présentation du nouveau gouvernement pour rendre publique la nomination de Djebbari comme administrateur de l’entreprise. Comme Djebbari, le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O avait prévenu, dès le mois de mars, qu’il comptait quitter la vie politique, expliquant à Libé que «la politique est un engagement et non un métier».

Jean-Yves Le Drian

Deux quinquennats mais pas trois. Après dix années sans interruption à la tête d’un ministère – à la Défense de 2012 à 2017 sous Hollande puis aux Affaires étrangères de 2017 à 2022 sous Macron –, l’expérimenté Jean-Yves Le Drian s’arrête là. Pas illogique à 74 ans. Mais d’après le Canard enchaîné, le locataire du Quai d’Orsay aurait tenté de négocier pour poursuivre l’aventure encore un petit peu, mettant en avant un supposé besoin de continuité nécessaire dans la gestion de la guerre en Ukraine. D’ailleurs, du côté de l’autre ministère en lien avec la diplomatie, le ministère des Armées, Florence Parly n’est pas reconduite non plus. Ce à quoi elle semblait s’attendre. «Un cycle s’achève», soufflait-elle au Figaro début mai.

Jean-Michel Blanquer

De «vice-président», dixit le Point en 2018, à indésirable ? Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont décidé de ne pas prolonger le bail de Jean-Michel Blanquer au gouvernement. Pendant cinq ans, le désormais ex-ministre de l’Education nationale a pourtant été maintenu coûte que coûte malgré les nombreuses grondes et mobilisations du milieu éducatif. A tel point qu’il est le ministre en charge de l’école resté le plus longtemps en exercice. Sans doute que l’Ibiza Gate a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En tout cas, le défenseur de «l’anti-wokisme» ne semblait pas se faire d’illusion concernant une potentielle reconduction. «Le plus probable c’est que je ne repique pas», affirmait-il le 11 mai dernier. Libéré de toute charge ministérielle, Blanquer peut en tout cas désormais se consacrer à la découverte du Loiret, territoire qu’il connaît peu mais où il est candidat aux législatives.

Marlène Schiappa

Figure aussi clivante que médiatique, Marlène Schiappa fait elle aussi partie de ces désormais ex-ministres dont le bail au gouvernement n’est pas renouvelé. Après avoir été secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et ministre déléguée à la Citoyenneté, elle semble se diriger vers un futur hors de la politique. Pressentie pour se présenter aux législatives après avoir été candidate dans la capitale aux municipales de 2020 et aux régionales de 2021, Schiappa a finalement fait savoir qu’elle ne briguerait pas de mandat de députée. Selon le Figaro, la désormais ancienne ministre aurait même trouvé sa future reconversion, à savoir une carrière dans la télévision, sur C8 précisément. Ce que l’intéressée a rapidement démenti sur son compte Twitter : «Contrairement à ce qu’écrit la presse sans même avoir pris soin de me consulter, sur la base de fantasmes, je n’ai aucune émission de TV prévue sur C8 !» écrit-elle.

Barbara Pompili

Barbara Pompili n’aurait pas été contre poursuivre l’aventure au ministère de la Transition écologique. «Ce que je fais pour la transition écologique et pour surtout une transition écologique et sociale juste, c’est quelque chose que je peux faire à plein d’endroits différents», expliquait-elle à France Bleu Picardie à la mi-mai. Un appel du pied qui n’a pas suffi puisque l’ancienne cadre de EE-LV ne fait pas partie de la nouvelle équipe gouvernementale. Arrivée en juillet 2020 en remplacement d’Elisabeth Borne, elle est chargée de porter le projet de loi Climat et résilience dans la foulée de la Convention citoyenne pour le climat. C’est donc, au mieux, depuis les bancs de l’Assemblée que la patronne du petit parti «En Commun» participera au second quinquennat d’Emmanuel Macron qui, d’après ses propos durant l’entre-deux-tours, devrait être largement consacré à la question écologique. Deux nouveaux intitulés de ministères ont ainsi été créés, ceux de la Transition écologique et de la Transition énergétique.

Julien Denormandie

Son nom bruissait pour Matignon, Julien Denormandie n’est finalement même plus ministre. Après un passage au secrétariat d’Etat à la Cohésion des territoires, au ministère de la Ville puis à celui de l’Agriculture et de l’Alimentation, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont décidé, cette fois, de ne pas confier de maroquin à l’ex-ingénieur. A priori, pas une punition tant le chef de l’Etat semble apprécier ce proche parmi les proches, membre des Mormons, ce groupe de conseillers qui a participé à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Denormandie était d’ailleurs le dernier encore aux manettes et devrait sans doute rebondir quelque part, pas très loin du président de la République. Dans la foulée de l’annonce du nouveau gouvernement ce vendredi, Denormandie a toutefois affirmé que ce départ était une «décision personnelle» pour «enfin consacrer plus de temps à [sa] famille».