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Le Libé des historiens

Blasons médiévaux et mauvais latin : quand l’extrême droite hisse ses couleurs

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A se plonger dans la lecture de la carte interactive des groupes d’extrême droite publiée par «Libé», on est frappés de voir combien leurs logos et emblèmes se ressemblent, puisant le plus souvent dans une histoire antique et médiévale fantasmée.
De gauche à droite et de haut en bas, les emblêmes des groupuscules d'extrême droite Oriflamme, Tours et des Lys, Meduana Noctua, Academia Christiana, Aquila Popularis et Auctorum. (Infographie Alice Clair)
par Florian Besson, historien médiéviste et Pauline Ducret, historienne, membre de l'Ecole française de Rome
publié le 4 octobre 2023 à 18h16

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération invite une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 5 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

C’est à se demander s’ils ne s’échangent pas leurs recettes… Aurelianorum Corda, Sophia Polis, Patria Albiges, Remes Patriam, entre autres, associent à chaque fois un nom à consonances latines et un visuel inspiré du Moyen Age. Comptons : sur les 51 groupes analysés, 14 (soit près d’un tiers) utilisent du latin et 27 (plus de la moitié) convoquent un imaginaire médiévaliste. Par comparaison, les références à l’histoire contemporaine sont bien plus rares – une seule croix de Lorraine, un Français au béret et à la moustache pour les Natifs (Paris), et le poing levé des RED Angers vaguement inspiré de l’iconographie fasciste.

Pourquoi aller chercher aussi loin dans l’histoire ? On sait la fascination qu’exerce l’histoire