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Interview

#BlocusChallenge : «Un appel au blocage sans inviter à des violences ne pourrait pas, en principe, être poursuivi»

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Pour l’avocat Martin Guérin, l’appel du député LFI Louis Boyard à bloquer les universités peut être questionné moralement, mais d’un point de vue juridique il y a peu de risque qu’il soit inquiété.
Lors du blocage de l'université de Brest pendant la mobilisation contre la réforme des retraites le 8 février. (Fred Tanneau/AFP)
par Mattias CORRASCO
publié le 7 mars 2023 à 9h25

Le #BlocusChallenge, jeu-concours lancé par le député LFI Louis Boyard incitant les étudiants à bloquer leurs établissements pour contester la réforme des retraites, en a ému plus d’un. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a annoncé porter plainte pour «incitation au délit d’entrave» et «incitation à la violence». Juridiquement, l’élu insoumis du Val-de-Marne est-il en tort ? Questions à Martin Guérin, avocat en droit public au Barreau de Paris.

Qu’encourrait un lycéen ou un étudiant qui bloquerait un lycée ou une fac, identifiable grâce à une photo postée sur les réseaux ?

Bloquer un établissement peut être vu comme une expression de la liberté de manifester, qui est constitutionnellement protégée. Cependant, comme tout principe juridique, il est tempéré. Dans une décision de juillet 2020, le Conseil d’Etat a réaffirmé son caractère de liberté fondamentale. Mais il a aussi rappelé sa nécessaire conciliation avec le maintien de l’ordre public. Autrement dit, il y aurait davantage matière à «répression juridique» en cas de troubles manifestes à l’ordre public avec vi