Alors que débute ce lundi 11 décembre l’examen en séance du projet de loi sur l’immigration à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, président du groupe socialiste, revient sur la version sortie de la commission des lois, un «rendez-vous manqué» selon lui. Pour le député des Landes, le texte du gouvernement penche largement à droite, et son volet «intégration» reste trop peu ambitieux.
Comment jugez-vous la version du texte adoptée par la commission des lois et qui arrive ce lundi en séance ?
Le projet de loi initial du gouvernement n’était pas bon. Cette nouvelle version est franchement mauvaise. Ce texte est un rendez-vous manqué. Il ne permet pas le nécessaire débat sur les mutations de notre monde et leurs conséquences sur la question migratoire. Il n’y a aucune perspective globale. Les réponses d’hier appliquées à la situation d’aujourd’hui ne feront qu’aggraver le mal. Ce texte est aussi un grand mensonge. Va-t-il permettre de «contrôler» l’immigration ? Rien ne permet de le dire. Y aura-t-il moins de gens dans les tentes ? Je ne le crois pas. Moins de travailleurs sans papiers ? Non, puisque le ministre de l’Intérieur dit que ce sera les mêmes proportions qu’avec la circulaire Valls. Quant à l’«intégration», elle n’existe que dans l’intitulé de la loi. Une vraie politique en la matière poserait la question de l’accueil, de l’accès au logement, aux soins, à la formation professionnelle, de la scolarisation des enfants, de l’enseignement de la langue, des val