Fin d’un suspens qui n’a jamais vraiment existé. Boris Vallaud, réélu dimanche député des Landes, est choisi ce jeudi pour prendre la tête du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Il a recueilli 26 voix. Face à lui, le député de la Mayenne Guillaume Garot n’en a réuni que 4. Un troisième homme, Jérôme Guedj (Essonne), avait lui aussi montré son intérêt avant de se retirer au dernier moment.
Boris Vallaud aura donc à gérer un groupe PS qui, fort de ses 32 députés, a réussi à sauver les meubles aux élections législatives grâce à la coalition de gauche formée avec les autres partis. Âgé de 46 ans, Vallaud est un pur produit de l’appareil socialiste. Directeur du cabinet d’Arnaud Montebourg au ministère du Redressement productif puis à celui de l’Economie, il a été secrétaire général adjoint de l’Elysée dès 2014. Bien que camarades de promo à l’ENA, Boris Vallaud a refusé à plusieurs reprises de travailler pour Emmanuel Macron quand celui-ci était ministre. Il n’était d’ailleurs «pas très à l’aise» avec la loi Travail et la déchéance de nationalité, discutées en fin de quinquennat Hollande.
Profil
Dans les Landes, celui qui est marié à Najat Vallaud-Belkacem depuis dix-sept ans, avait repris la suite d’une figure majeure du parti au poing et à la rose : Henri Emmanuelli, mort en 2017. Il est désormais spécialiste du financement de la Sécurité sociale, sujet sur lequel il essaye de se faire entendre à l’Assemblée depuis son arrivée en 2017.
Mission numéro 1 pour Boris Vallaud : donner «un nouvel élan» au groupe PS à l’Assemblée. Le message vient de Valérie Rabault, qui vient d’y passer cinq ans aux manettes. «Cette nouvelle législature et le contexte politique bouleversé» doivent permettre aux députés socialistes de «prolonger la dynamique politique que nous avons collectivement initiée» avec la Nupes, écrit-elle dans un message envoyé mercredi à ses camarades. La députée du Tarn-et-Garonne était, il y a cinq ans, la première femme à présider un groupe à l’Assemblée sous la Ve République. Ancienne rapporteuse générale du Budget Valérie Rabault n’a pas souhaité rempiler. Elle souhaite, explique-t-elle, «mettre à profit ce nouveau mandat pour revenir à ses premières amours : les questions budgétaires, financières et économiques».
Par ailleurs, côté écologiste, le secrétaire national d’EE-LV, Julien Bayou, et la nouvelle députée de l’Isère, Cyrielle Chatelain, sont désignés «coprésidents» du groupe à l’Assemblée. Une décision conforme à leur tradition. Les Verts envisagent aussi de proposer la candidature de Sandrine Rousseau, députée de Paris, à la vice-présidence de l’Assemblée.