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Interview

Bruno Cautrès : «Edouard Philippe ne veut pas être pris de court par une présidentielle anticipée»

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Election présidentielle 2027dossier
Le chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences-Po observe la déclaration de candidature de l’ancien Premier ministre comme un signe supplémentaire de «la fin de l’aventure Macron» et la volonté d’éviter d’être «ringardisé» par de nouveaux visages.
Edouard Philippe reçu à l'Elysée pour la journée de consultations avec les partis politiques le 23 août 2024. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 4 septembre 2024 à 16h21

Pour le politologue et chercheur au Cevipof Bruno Cautrès, la fragilité actuelle d’Emmanuel Macron résulte notamment de son isolement. Selon lui, la situation du chef de l’Etat se rapproche de la fin de mandat de Valéry Giscard d’Estaing.

Comment analysez-vous cette déclaration de candidature d’Edouard Philippe au moment où toute l’attention se porte sur l’absence de nouveau Premier ministre ?

J’émets plusieurs hypothèses. Déjà, il faut exclure que l’ancien Premier ministre ait fait cela sans réfléchir… Je pense que, compte tenu de l’extrême incertitude et volatilité politiques que nous connaissons depuis le 9 juin, Edouard Philippe ne veut pas être pris de court par une éventuelle présidentielle anticipée. Et là-dessus, il faut être très prudent. Les mêmes personnes qui vous disent que «non jamais» le Président ne démissionnera sont les mêmes qui ne cessent d’y penser. Nous sommes dans une telle impasse politique depuis les résultats des législatives anticipées qu’il est fort possible qu’Edouard Philippe ait voulu prendre date avant qu’il ne soit trop tard.