Bruno Retailleau, l’affable sénateur de Vendée, a dit dimanche sur RTL : «Je ne veux pas qu’en maternelle, on dise à une petite fille qu’elle devrait jouer avec un camion ou un tracteur et à un petit garçon qu’il devrait avoir une poupée. Il faut préserver la conscience des enfants qui est absolument sacrée.» L’édito pourrait s’arrêter là. On ne va pas se fatiguer à argumenter sur l’inné et l’acquis. En est-on encore à devoir défendre le droit des petites filles à jouer aux camionneuses ou des petits garçons à pouponner du Mattel ? En est-on encore à parler d’invertis ? Bruno Retailleau, patron des sénateurs Les Républicains et candidat à la présidence de son parti, représente, par stratégie ou conviction, (ça fait longtemps qu’en tant qu’éditorialiste on a renoncé à différencier ces deux sources d’arguments en réalité entremêlées) une droite toujours en retard.
Il faut différencier la droite toujours en retard de la droite conservatrice ou réactionnaire. La droite réactionnaire (légitimiste, pour reprendre la terminologie de René Rémond, elle-même dépassée) veut un retour à l’ordre ancien, prérévolutionnaire. Elle pense que la place de chacun est déterminée par Dieu ou la nature. Riches, pauvres, hommes, femmes, tous ont une raison d’être là où ils sont, tous s’emboîtent parfaitement.
De Gaulle, un conservateur
La dr