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Deux formules tirées de l’interview que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a accordée ce jeudi 10 octobre au Parisien, permettent de qualifier la pratique politique du membre le plus sonore du gouvernement de «populiste». Mais un populisme fin, poli, de type sénatorial, c’est-à-dire adouci dans la forme par une sorte de bienséance affable, sans rien céder sur le fond. Il s’agit de parler au peuple fâché sans effrayer le bourgeois inquiet. Il faut prendre ici le mot «populisme», non pas pour un anathème mais pour une pratique politique particulière, que l’on peut définir selon plusieurs critères. Les deux principales conditions que la science politique la plus classique en la matière, de Pierre-André Taguieff (l’Illusion populiste, ed. Flammarion) à Jean-Pierre Rioux (les Populismes, ed. Perrin) établit pour que l’on puisse parler de populiste et de populisme sont les suivantes : 1 /Prétendre représenter le peuple, posé comme une entité cohérente, univoque et le plus souvent nationale 2 /Fustiger les élites et les corps intermédiaires, ces deux él