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Récit

Bruno Retailleau, la Vendée blanche et ses «guerres mémorielles»

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Pourfendeur assidu de la «repentance» sur les sujets mémoriels liés à la colonisation, le ministre de l’Intérieur et patron des Républicains défend une tout autre grille de lecture concernant la guerre de Vendée. Un pardon à géométrie variable ?
Bruno Retailleau lors de son meeting de fin de campagne, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 11 mai 2025. (Albert Facelly/Libération)
publié le 24 mai 2025 à 18h24

Ni fanions tricolores, ni fanfare, ni Marseillaise. Longtemps, Chambretaud et son gros millier d’habitants, en Vendée, n’ont pas célébré le 14 Juillet. La fête nationale n’était rien d’autre, alors, que la veille du 15, comme le titrait le Monde en 1971. «La République n’était pas en odeur de sainteté, se souvient Gérard Hérault, maire de 2001 à 2020. Et le clergé était tellement prégnant…» L’église du village, endommagée durant la Révolution, n’avait-elle pas été reconstruite avec l’aide d’une vieille famille de la noblesse locale, les Suyrot ? Cette lignée d’aristocrates dirigeait la commune depuis… 1871. Maire de la bourgade entre 1949 et 1983, Jean de Suyrot revendiquait avec fierté, lors de ses réceptions à Paris, de ne pas fêter cette date patriotique promue par les républicains sous la IIIe République. A ses administrés, le comte ne cachait pas non plus sa sympathie pour le Front national, époque Jean-Marie Le Pen, sa nostalgie de l’Algérie française et son admiration pour la monarchie. Un aïeul fut d