Des déclarations qui ne devraient pas apaiser les tensions de ces dernières semaines entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron. Le patron des Républicains et ministre de l’Intérieur, qui doit être reçu jeudi par le chef d’Etat, considère dans un entretien à paraître mercredi 23 juillet, dans Valeurs Actuelles, que le macronisme n’est «ni un mouvement politique, ni une idéologie» et qu’il «alimente l’impuissance».
A lire aussi
«Le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement» parce qu’il «n’est ni un mouvement politique, ni une idéologie : il repose essentiellement sur un homme», affirme à l’hebdomadaire ultra-conservateur Bruno Retailleau. «Je ne crois pas au ‘‘en même temps’’», postulat d’Emmanuel Macron qui revendique d’être à la fois de droite et de gauche, «car il alimente l’impuissance», ajoute le président de LR dans cet entretien.
Un appel du pied à l’extrême droite pour 2027
Le ministre assure que sa présence dans la coalition gouvernementale de la droite et du centre «n’est pas une adhésion au macronisme», mais est animée par «l’intérêt général» et son refus que «la gauche mélenchonisée [accède] au pouvoir». Bruno Retailleau affirme représenter une «droite utile, mais pas docile» qui participe au gouvernement de François Bayrou non pas «pour faire de la figuration» mais «pour peser de tout le poids de [ses] convictions de droite».
Pour lui, La France insoumise est «la pire menace politique» par rapport au Rassemblement national. Dans la perspective des élections municipales dans un an, il appelle ainsi à «assumer un cordon sanitaire» contre le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et estime que la droite devra être «au cœur d’un bataillon de choc le plus élargi possible». «Nous ne pourrons pas gagner seuls», assure le Vendéen dont l’ambition présidentielle est un sujet récurrent. A propos du président du RN Jordan Bardella, qui pourrait être candidat à l’Elysée si Marine Le Pen était jugée en appel inéligible, le locataire de la place Beauvau se demande si les Français «consentiront» à «donner leur confiance à un candidat inexpérimenté».
La sortie du ministre de l’Intérieur a tout l’air d’une revanche sur Emmanuel Macron. Ce dernier avait rappelé à l’ordre François Bayrou mais aussi Bruno Retailleau quand celui-ci s’était prononcé pour la fin des aides aux énergies renouvelables, provoquant la colère de sa collègue Renaissance de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Les ministres «doivent s’occuper des politiques qu’ils conduisent», avait affirmé début juillet le chef de l’Etat, en appelant le Premier ministre à «discipliner la parole» de son gouvernement.