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Bruno Retailleau, une idéologie entre prêche et tradition

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Gouvernement Bayroudossier
Le ministre de l’Intérieur, marqué par son héritage vendéen, façonne une politique cohérente avec ses valeurs cathos tradis, une croyance dans le conservatisme et une opposition à Mai 68, voire 1981.
Bruno Retailleau, au centre, avec Philippe de Villiers, à droite, en 2002 au Puy-du-Fou. (Eric Dessons/SIPA)
publié le 27 octobre 2024 à 21h19

Son ossature idéologique a un mérite, la constance. Piliers du Sénat, adversaires socialistes ou intimes vendéens… Tous le diront. «On peut lui reprocher plein de choses, mais pas de changer de convictions, loue le patron des sénateurs centristes, Hervé Marseille. Sur un certain nombre de sujets, il préférera être battu pour défendre ses convictions.» A bientôt 64 ans, l’omniprésent ministre de l’Intérieur ne pouvait rêver mieux que Beauvau pour imposer sa ligne, et mener une bataille culturelle. «Retailleau est très intelligent, cultivé, mais c’est l’incarnation de la droite conservatrice, cléricale, et protectionniste des années 90… 1890.» Le bon mot est signé Alain Duhamel, l’inoxydable chroniqueur de la Ve République. Sévère ? Radiographie d’un responsable politique de droite décomplexé.

Un croyant en «quête de sens»

Criblé de critiques depuis sa nomination, l’ancien chef de file de la droite sénatoriale n’oscille pas, sûr de ses valeurs – ordre, liberté, transmission. «Sa matrice première, c’est le christianisme, culturel mais aussi religieu