Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques
Lors de sa prise de fonction de ministre de l’Intérieur lundi matin Bruno Retailleau n’a pas déçu ceux qui le présentaient comme la figure la plus droitière de ce gouvernement. Le nouveau chef de la police a affiché trois priorités. Un : rétablir l’ordre ; deux : rétablir l’ordre… et à votre avis, quel est le troisième ? Bruno Retailleau, qui n’a pas peur d’utiliser des procédés rhétoriques éculés, prend alors l’air malin et satisfait pour, pense-t-il, nous surprendre. Trois : rétablir l’ordre. Non ? Si !
Bruno Retailleau, sénateur de Vendée, ancien président de ce département, digne représentant de la branche catho-conservatrice de LR, ancien cavalier bénévole du Puy du Fou à la cordialité teintée d’une componction un brin sacerdotale, bien loin de l’image du flic viril, a donc décidé d’apparaître comme un homme d’ordre, prônant la chose pour elle-même, non pas comme méthode. L’ordre comme valeur cardinale et matricielle de sa politique. L’ordre présenté comme condition de la liberté et de la justice, ce pourrait être un poncif inoffensif. Après tout, comme le dit la philosophe Simone Weil, l’ordre doit servir à concilier les contradictions de l’âme humaine, des nécessités aussi contraires que l’égalité et la hiérarchie, la liberté et l’égalité.
En droit, dans une d