Les socialistes avancent sur une ligne de crête. En bas, d’un côté, les insoumis crient à la trahison. Depuis que leurs alliés du Nouveau Front populaire ont décidé de discuter avec le gouvernement Bayrou pour tenter d’établir un accord de non-censure, Mélenchon et les siens les accusent de se compromettre dans un exercice vain. De l’autre, le bloc central se prépare, encore une fois, à leur faire porter la responsabilité de l’échec des discussions en leur reprochant d’alimenter l’instabilité par leur inflexibilité. Pourtant, les socialistes savourent. Depuis combien de temps ne les avait-on pas vus ainsi sur tous les plateaux ? Le service presse du PS a fait les comptes : Pierre Jouvet, le numéro 2, a fait 47 médias au mois de décembre. Pour un parti qui s’est vu mourir il y a quasiment dix ans, c’est déjà beaucoup. «Si on réussit à obtenir des avancées pour les Français tout en étant dans l’opposition, on aura gagné», affirme l’eurodéputé.
«On veut une vraie négociation»
Les socialistes dépendent donc maintenant du gouvernement : sans concession de sa part, ils ne pourront revendiquer une stratégie payan