Passer au laser les dépenses du personnel politique pour mieux faire passer la pilule d’un budget décidément bien critiqué. C’est la dernière promesse de François Bayrou depuis sa chaîne YouTube, qui a annoncé vouloir passer au crible et supprimer d’éventuels avantages indus dont bénéficieraient les responsables politiques. Une gageure, pour laquelle il a sollicité l’ex-député socialiste René Dosière, 84 ans et spécialiste des dépenses de fonctionnement de l’Etat.
La promesse suit le constat formulé par le Premier ministre depuis ses vlogs budgétaires, où il désire démontrer le bien-fondé des coupes qu’il souhaite faire adopter dans le budget 2026. Après un appel aux questions et aux suggestions du public, le Palois s’est félicité d’avoir reçu de «très nombreux» commentaires. Parmi eux, un bon nombre a demandé à «toucher aux privilèges entre guillemets des responsables politiques, des parlementaires ou des membres du gouvernement», a relaté François Bayrou dans une nouvelle vidéo publiée vendredi.
Influenceur
Un budget contesté de toutes parts
«Je prends très au sérieux cette question, parce qu’elle signifie qu’il y a un soupçon. Les Français pour beaucoup d’entre eux en sont venus à penser que les politiques s’en mettaient plein les poches […] que c’était une gabegie d’argent public», a-t-il affirmé. «Il faut éclaircir tout ça. Est-ce qu’il y a pour les parlementaires français ou responsables politiques des situations d’avantages indus, excessifs, inacceptables ?» Le locataire de Matignon a un peu déblayé le terrain, rappelant que la rémunération des ministres avaient été réduites de 30 % par François Hollande, lors de sa présidence, et que contrairement à une «légende» ils ne perçoivent pas une retraite à vie.
Mais si la mission de René Dosière identifie des avantages indus, «ils seront supprimés», a assuré le Premier ministre, qui a rétabli la liaison Paris-Pau aux premiers jours de son arrivée à son poste, malgré une soutenabilité discutable sur le plan économique et écologique. L’ancien député sera assisté par des représentants des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Effort budgétaire
François Bayrou avait annoncé à la mi-juillet un plan budgétaire prévoyant pour 2026 près de 44 milliards d’euros d’économies. Il propose en particulier la suppression de deux jours fériés par an et une année blanche, c’est-à-dire un gel des dépenses pour l’an prochain. Des propositions particulièrement critiquées, qui lui valent une levée de boucliers dans plusieurs professions, ainsi qu’un appel au blocage du pays le 10 septembre et des menaces de censure dès la rentrée parlementaire.