Des compromis avec les socialistes sur le budget seront «inévitables» si le vote de confiance prévu lundi fait tomber François Bayrou, déclare le ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, dans un entretien accordé ce mercredi 3 septembre au Financial Times.
Alors que le scrutin de lundi à l’Assemblée nationale semble perdu d’avance pour le Premier ministre, Eric Lombard a expliqué au quotidien économique britannique que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra négocier son projet de budget avec les socialistes et réduire le plan d’économies initialement prévu.
Le PS, qui n’a pas l’intention de voter la confiance et qui se dit disponible pour prendre la suite de François Bayrou à Matignon, a présenté fin août ses grandes pistes budgétaires. Les socialistes proposent notamment de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards mis sur la table par le gouvernement.
«Marge de discussion»
Ils vont «beaucoup trop loin» dans la réduction de l’effort budgétaire, commente néanmoins l’ancien encarté du PS – avant sa bascule du côté macroniste en 2017 – auprès du Financial Times, sans préciser quel niveau semblerait acceptable à ses yeux. «Il y a un désaccord sur le rythme [de réduction du déficit budgétaire] et sur les montants pour 2026 […] mais cela laisse une marge de discussion», veut-il toutefois croire.
Décryptage
Lors d’une réunion des chefs des partis de la coalition gouvernementale mardi, selon un participant, Emmanuel Macron a également appelé le camp gouvernemental à «travailler avec les socialistes» et d’autres partis à l’exclusion de LFI et du RN, «pour élargir» son assise dans la perspective du vote de confiance demandé par François Bayrou «et le cas échéant après».