Vers le retour d’une mesure enterrée par la gauche il y a plus d’une décennie. François Bayrou a défendu l’idée de la «TVA sociale» ce mardi 27 mai, au micro de BFM. Le Premier ministre centriste a souligné sa volonté que les partenaires sociaux «puissent s’emparer» de ce dispositif, qui consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA,
«Je souhaite que tous ceux qui ont la responsabilité du monde du travail, du monde de l’entreprise et du monde des salariés, acceptent de poser ensemble cette question», a affirmé le chef du Modem. François Bayrou ajoutant que «le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être» et se disant «prêt à revoir la totalité de la question du financement du modèle social français».
Analyse
Emmanuel Macron avait exprimé le 13 mai son souhait d’«aller chercher de l’argent en dehors du seul travail», notamment par le biais de la «consommation», pour financer le modèle social.
Une mesure votée en 2012 puis abrogée peu après par l’ex-président François Hollande, qui consistait à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA.
«Inacceptable et scandaleux»
En réaction, le coordinateur politique de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard a jugé «totalement inacceptable et scandaleux» ce retour de la «TVA sociale». Le député des Bouches-du-Rhône a rappelé au micro de France Info que la TVA est l’impôt le plus inéquitable qui soit, visant autant les riches que les pauvres. «Si vous transférez une partie du financement de la protection sociale sur la TVA, vous mettez à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses», a analysé Manuel Bompard. Le bras droit de Jean-Luc Mélenchon s’est dit convaincu que les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre veut confier le sujet manifesteront «une opposition ferme et radicale».
Par ailleurs, le locataire de Matignon a redit qu’il allait présenter début juillet un «plan pluriannuel» de redressement des finances publiques. Il s’agira d’un plan «sur trois ou quatre années» qui «va demander un effort à tous les Français. Le plus juste possible, mais un effort suffisant pour que la France sorte de cette situation», a averti François Bayrou.
Mise à jour : à 10h19, avec l’ajout de la réaction de Manuel Bompard