Parler autant pour en dire si peu. Le Premier ministre a discouru, mardi 15 avril, près de deux heures, entrecoupées par les brèves interventions de cinq de ses ministres, devant une quarantaine de représentants des parlementaires, des collectivités, du patronat, des syndicats, des administrations, et de la presse, sans que ce «comité d’alerte sur les finances publiques», présenté comme le «coup d’envoi» du budget pour 2026, ne préfigure quoi que ce soit. Rien sur les pistes d’économies qui fuitent des réunions à Matignon et à l’Elysée et affolent les uns et les autres, d’une réforme de l’assurance chômage à un effort substantiel demandé aux collectivités locales, en passant par un coup de rabot sur les niches.
Rien sur la répartition entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités de ces «40 milliards d’euros», l’effort qu’il faudrait consentir pour ramener le déficit public de 5,4 % du produit intérieur brut espérés cette année à 4,6 % l’an prochain. Rien non plus sur le chiffrage des différents scénarios pesant sur l’économie française secouée par le grand désordre mondial. Pourtant, François Bayrou en a lui-même brossé un tableau apocalyptique : «Ouragan» déclenché par Poutine en envahissant l’Ukraine, «tsunami» avec le retournement d’alliances opéré par Trump, d