Menu
Libération
Com

Budget : la leçon de peu de choses de François Bayrou

Article réservé aux abonnés
Gouvernement Bayroudossier
S’exprimant à l’issue du Comité d’alerte sur les finances publiques, mardi 15 avril, le Premier ministre a disserté sur le mauvais état des comptes du pays, sans indiquer de mesures précises. Il a réussi à braquer la gauche et les syndicats en pointant «l‘excès de dépense» et en refusant toute hausse d’impôts.
François Bayrou discourt à l'issue du Comité d'alerte sur les finances publiques, à Paris, le 15 avril 2025. (Marie Rouge/Libération)
publié le 15 avril 2025 à 20h17

Parler autant pour en dire si peu. Le Premier ministre a discouru, mardi 15 avril, près de deux heures, entrecoupées par les brèves interventions de cinq de ses ministres, devant une quarantaine de représentants des parlementaires, des collectivités, du patronat, des syndicats, des administrations, et de la presse, sans que ce «comité d’alerte sur les finances publiques», présenté comme le «coup d’envoi» du budget pour 2026, ne préfigure quoi que ce soit. Rien sur les pistes d’économies qui fuitent des réunions à Matignon et à l’Elysée et affolent les uns et les autres, d’une réforme de l’assurance chômage à un effort substantiel demandé aux collectivités locales, en passant par un coup de rabot sur les niches.

Rien sur la répartition entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités de ces «40 milliards d’euros», l’effort qu’il faudrait consentir pour ramener le déficit public de 5,4 % du produit intérieur brut espérés cette année à 4,6 % l’an prochain. Rien non plus sur le chiffrage des différents scénarios pesant sur l’économie française secouée par le grand désordre mondial. Pourtant, François Bayrou en a lui-même brossé un tableau apocalyptique : «Ouragan» déclenché par Poutine en envahissant l’Ukraine, «tsunami» avec le retournement d’alliances opéré par Trump, d