Le courrier électronique est arrivé à la commission des Finances de l’Assemblée nationale et à celle du Sénat à 13 h 07. Matignon a aussitôt fait savoir à l’AFP que «les documents budgétaires élaborés par le gouvernement démissionnaire» en vue du projet de loi de Finances pour 2025 avaient été envoyés aux deux commissions des Finances, alors que le président de celle de l’Assemblée Eric Coquerel et le rapporteur Charles de Courson réclament depuis des jours que Matignon leur transmette les lettres-plafond qui fixent les crédits de chaque ministère.
Mais Matignon ne leur a pas envoyé ces lettres mais un «tiré à part» intermédiaire de 13 pages, qui indique notamment les plafonds de crédits envisagés pour chaque mission du budget et que les parlementaires auraient dû, selon la loi, avoir depuis le 15 juillet. Ce document est moins détaillé que les lettres-plafond que les deux parlementaires avaient d’abord demandées par une lettre la semaine dernière. Ils les avaient ensuite exigées en allant faire deux contrôles sur pièces et sur place, l’un mardi à Matignon, l’autre mercredi à Bercy, dont ils sont repartis les mains vides.
«Cela ne répare pas le côté scandaleux de ne pas avoir eu les lettres, que je vais continuer de demander, réagit Eric Coquerel, joint par Libération, avant d’avoir pris connaissance du contenu du document reçu. Mais c’est une première satisfaction car nous avons gagné du temps et nous avançons dans le degré de détail, ce qui nous permet de travailler. Dès qu’un ministre sera nommé, nous l’auditionnerons sur la base de ce document.» Il ne désespère pas d’obtenir les fameuses lettres ultérieurement et assure que mercredi à Bercy, c’est ce que l’administration leur a laissé entendre.