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Budget : selon Bayrou, les «grandes orientations» et les «grands choix» seront proposés avant le 14 juillet

A l’issue d’un «Comité d’alerte sur le budget» ce mardi 15 avril, le Premier ministre a, entre autres, affirmé «que seule une prise de conscience de nos concitoyens […] peut soutenir une action déterminée» et rejeté toute hausse d’impôts.
Le Premier ministre, François Bayrou, ce mardi 15 avril 2025 à Paris. (Marie Rouge/Libération)
publié le 15 avril 2025 à 12h10
(mis à jour le 15 avril 2025 à 12h18)

Comment réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026 sous la menace d’une censure à l’Assemblée nationale ? A défaut de résoudre l’équation, François Bayrou a commencé à en présenter les termes à l’issue d’un «Comité d’alerte sur le budget» ce mardi 15 avril, qui réunissait à Paris plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires, des représentants d’organismes de la Sécurité sociale ou encore syndicaux. François Bayrou a également donné une échéance : les «grandes orientations» et les «grands choix» du budget 2026 seront «proposés» avant le 14 juillet.

«Nous avons décidé d’aller plus vite, de prendre les devants, de choisir un calendrier beaucoup plus ambitieux et beaucoup plus exigeant», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, rappelant que c’est habituellement «en septembre» que sont révélées les grandes orientations du budget à venir. «Ce calendrier, il va permettre de rassembler toutes les contributions, toutes les suggestions, toutes les consultations pendant quelques semaines autour de l’avenir et des choix que nous allons devoir faire», a-t-il précisé.

Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entend, par cette réunion suivie d’une conférence de presse, amorcer la méthode dite de «coresponsabilité» avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement. Une «méthode radicalement nouvelle» consistant à «construire ce budget dès mardi», a renchéri le ministre de l’Economie, Eric Lombard, alors que les textes budgétaires seront examinés au Parlement début octobre. «Il est des heures de vérité décisives et celle-ci en est une», a ainsi affirmé le Béarnais dès le début de sa conférence de presse. «Notre conviction […] est que seule une prise de conscience de nos concitoyens, seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation, peut soutenir une action déterminée. Rien ne serait possible sans leur soutien et leur soutien ne viendra que de leur pleine information», a ensuite ajouté le Premier ministre.

Une France «qui ne travaille pas assez»

Selon le locataire de Matignon, la France «manque de moyens» pour financer ses politiques parce «qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez». «La politique de retour de la production et de réindustrialisation […] doit devenir une obsession pour notre nation», a alors développé Bayrou. «Si notre production par habitant était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n’aurions pas de déficit budgétaire», a-t-il encore déclaré, déplorant aussi «un taux d’emploi plus faible» chez les jeunes et les seniors.

Devant les journalistes, François Bayrou a également expliqué qu’«augmenter les prélèvements» pour rééquilibrer les comptes publics est «intenable». «Comment rééquilibrer ? […] La première solution serait de penser que si l’Etat n’a plus d’argent dans ses caisses, il suffit d’augmenter les prélèvements. C’est un raisonnement qui paraît simple mais qui est intenable car la France est déjà le pays qui détient le taux de prélèvements obligatoires, d’impôts et de taxes de toute nature le plus élevé dans le monde en 2024», a déclaré le Premier ministre, jugeant que «si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui, au bout du compte, en souffrirait». Un développement éculé depuis de nombreuses années en macronie.

Mise à jour à 12 h 17 avec l’annonce de l’échéance au 14 juillet.