Ne vous laissez plus accuser d’avoir sauté un tour de vaisselle. Lancez crânement : «Cela n’intéresse pas les Français». Vous êtes à bonne école : la petite phrase est devenue un incontournable du débat public. Equivalent politique du «miroir-miroir» des cours de récré, elle désintègre tout sujet embarrassant soumis à un décideur. On l’a entendue, mardi matin sur France Info, dans la bouche du président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob : l’homme justifiait ainsi son refus de trancher, avant l’été, le choix de son candidat pour la présidentielle.
Le camp présidentiel recourait au même grigri, ces dernières semaines, pour défendre l’abandon du scrutin proportionnel aux prochaines législatives. Que la mesure soit une promesse de campagne d’Emmanuel Macron semblait de peu de poids, face à cette supposée évidence : «Ça n’intéresse pas les Français.» On en oublie d’autres : tout le monde ou presque a donné dans le registre.
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